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Le don du sang

La vie en Partage 

Avec près de 1,5 % seulement de donneurs volontaires sur l’ensemble de la population, les réserves disponibles dans les banques de sang au Maroc demeurent insuffisantes. Le manque de régularité chez les donneurs provoque une carence en sang dans certaines périodes de l’année.

Le don de sang, un geste généreux.

“Seuls des donneurs volontaires et réguliers constituent le fondement d’un approvisionnement fiable en sang non contaminé » a souligné Dr Aziz Mochhoury, président de l’Association marocaine de donneurs de sang (AMDS), à l’occasion de la journée internationale du don de sang, célébrée le 14 juin de chaque année.
Ces dons spontanés et réguliers, une fois par an à une date fixe, et même en petite quantité, sont à même d’assurer l’autosuffisance des structures hospitalières et de répondre aux besoins des patients, assurant ainsi un sang de qualité et en quantité suffisante.
Le problème du don de sang au Maroc, c’est le manque de régularité chez les donneurs, qui répondent généralement à des cas de nécessité telle l’hospitalisation d’un membre de la famille. Ce qui provoque un déséquilibre dans les banques de sang, qui tantôt sont pleines, tantôt souffrent d’une carence.

Pourquoi donner son sang…

Rentrée

Avec près de 1,5 % seulement de donneurs volontaires sur l’ensemble de la population, les réserves disponibles dans les banques de sang au Maroc demeurent très insuffisantes. Durant cette période estivale, où il y a une augmentation des accidents de la route, le manque de dons se fait ressentir davantage, alors que durant la rentrée, les donneurs sont nombreux. Etant donné que le sang ne peut être conservé au-delà de 20 jours, il arrive que de grandes quantités, non utilisées, soient brûlées, ce qui signifie une perte de 800Dh pour chaque prise de sang (frais de la pochette et des analyses).
Ainsi, et selon Dr Mochhoury, la meilleure façon pour éviter ce gâchis et pour garantir des dons tout au long de l’année, est de fidéliser les donneurs, afin qu’ils soient réguliers et réparties sur les différentes périodes de l’année. A ce propos, l’association de donneurs de sang a résolu le grand problème qui se posait chaque année, durant le mois de Ramadan, où les donneurs se faisaient rares. Depuis trois ans, cette opération est organisée avec de fortes campagnes de sensibilisation spécifiques à cette période, et se base sur des donneurs issus principalement des différentes associations. Toutefois, le problème continue à se poser dans les deux mois de juillet et août, où il est plus difficile de cerner le grand besoin.
Par ailleurs, plusieurs personnes sont freinées par la peur de nuire à leur santé, en faisant des dons réguliers. Dr Mochhoury assure que «le don de sang spontané et régulier garantit au volontaire un renouvellement de son sang et un suivi médical continu grâce aux analyses effectuées». Ces craintes sont ainsi écartées, puisque le volume du sang donné est récupéré deux heures après le don et que ses composantes (plaquettes, globules blancs et rouges) sont régénérées à partir du troisième jour du don.
Le système transfusionnel au Maroc est subdivisé en 17 Centres Régionaux de Transfusion Sanguine, 19 Centres de Transfusion Sanguine, et 13 banques de sang. Dr Mochhoury note que «le Centre marocain de transfusion sanguine compte parmi les meilleurs en Afrique et répond aux normes et derniers standards européens».
Le CRTS travaille suivant des schémas et des techniques calqués sur le système transfusionnel français, et travaille avec des matériels modernes. Il trace également les grandes lignes en matière de politique transfusionnelle et fixe les règles strictes à appliquer et à respecter. Il est responsable de la gestion, de la formation, du contrôle et de la promotion du don. Les donneurs sont répartis en 60% de donneurs volontaires dont 70% sont collectés par les équipes mobiles, et 30% sur sites fixes.
Les 40% de dons restants se font par compensation, c’est-à-dire qu’au moment où il y a une carence dans les banques de sang et qu’un malade a besoin de sang, on exige à sa famille de le compenser par un autre don. Ces dons se font dans la précipitation, et le donneur lui-même n’est pas à l’aise, et peut se sentir contrarié.
Cette méthode n’est certainement pas pratique, mais elle est retenue puisqu’elle permet de sauver des vies. Cependant, et pour dépasser ces situations, les donneurs fidèles sont les seuls à ne présenter aucun risque de transmettre à leurs receveurs des infections susceptibles de mettre leur vie en danger, comme le VIH/Sida ou les virus de l’hépatite. Malheureusement, les donneurs irréguliers présentent des risques car il existe des virus latents, indétectables durant les deux premiers mois de la contamination. Pour remédier à cela, «l’AMDS compte, à l’instar des systèmes suivis dans certains pays européens et aux Etats-Unis, établir des fichiers de donneurs particulièrement les porteurs de groupes sanguins rares comme le A-, B- et AB-, pour généraliser par la suite cette initiative à tous les autres groupes sanguins», indique Dr Mochhoury, qui demeure, toutefois, optimiste quant à l’augmentation du nombre de donneurs volontaires, dont le sang est accepté après analyse, au niveau national.

Vœux

Ces derniers sont passés de 140.000 en 1995 à 180.000 en 2002, a-t-il rappelé, exprimant le vœu de voir augmenter le taux de donneurs dans les deux prochaines années. D’ailleurs, et selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le don de sang peut s’effectuer jusqu’à 5 fois par an pour les hommes et 3 fois par an pour les femmes. Créée en 1984, l’AMDS est membre fondateur de l’Alliance marocaine des associations de donneurs de sang. Cette association oeuvre avec plusieurs autres associations, travaillant dans différents domaines tels la culture ou l’associatif, à la sensibilisation de l’opinion publique sur l’importance du don de sang volontaire. Elle participe à plusieurs manifestations au Maroc, en partenariat avec des organismes internationaux, dont la Fédération internationale des organisations de donneurs de sang (FIODS).

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